Le lecteur ou la lectrice en phase d'éveil
Cette phase de compétence correspond à l'enfant de la maternelle et du début de la première année. Il ou elle sait que l'écrit est une source d'information et une source de plaisir, et qu'il véhicule un message, mais il ou elle ne lit pas encore. Il ou elle est capable de discuter de ce qui se passe dans une histoire lue et de faire des prédictions sur la suite du texte, se rappelle les évènements clés des textes lus à haute voix, peut réagir à des histoires par le dessin ou la dramatisation, se rend compte que les illustrations et les images ont une signification et peut en discuter. Il ou elle peut faire la distinction entre le texte et les illustrations et possède certaines connaissances du livre (reconnait la couverture, le début, la fin, sait tenir le livre, sait tourner les pages).
Il ou elle reconnait des mots dans son environnement (les prénoms, les couleurs) et certains mots dans des contextes différents. Il ou elle ne connait pas encore les principes de l'alphabet, les lettres et les sons lui permettant de décoder de nouveaux mots. À la fin de cette phase il ou elle saisit l'orientation de l'écrit et des correspondances entre l'oral et l'écrit et est capable de répéter des phrases clés simples pendant la lecture à haute voix.
Le lecteur ou la lectrice en phase d'émergence
Cette phase de compétence correspond à l'enfant à la fin de la maternelle et en première année qui découvre les principes de l'alphabet. Il ou elle s'attend à ce que les mêmes lettres correspondent régulièrement aux mêmes sons, reconnait les lettres et le rapport entre les sons et les lettres et commence à interpréter les caractères écrits en se servant des entrées en lecture sémantique (contexte), syntaxiques (répétitions dans l'histoire) et graphophonétique (consonnes initiales de rimes, refrains, terminaisons). Il ou elle lit les étiquettes, les pancartes, le mur des mots et d'autres textes écrits dans l'environnement, commence à lire les expressions et les mots qui se répètent. Il ou elle commence à utiliser des éléments graphophonétiques, ainsi que le sens pour prédire la signification des mots nouveaux.
Il ou elle se réfère au contexte ou au sens du récit et observe les illustrations pour faire des hypothèses, qu'il ou elle ne vérifie pas toujours. Il ou elle peut raconter une histoire à propos d'une image et interpréter des histoires connues.
Le lecteur ou la lectrice en phase de débutant ou de débutante
Cette phase de compétence correspond à l'enfant en première année et au début de la deuxième année qui est capable de lire de façon autonome des textes nouveaux. Il ou elle démontre plus d'assurance dans l'utilisation de ses expériences antérieures. Il ou elle prend des risques en se livrant à des approximations, établit un lien entre les péripéties de l'histoire et sa propre expérience, choisit ses livres préférés et en discute, lit des textes familiers de manière indépendante, fait des prédictions qui montrent sa compréhension du lien entre la cause et l'effet et utilise les indices donnés par les illustrations et sa connaissance du contenu ou du sujet pour confirmer le sens (entrée sémantique). Il ou elle peut distinguer entre les différents types de textes et de style et raconter de nouveau des histoires familières en employant la plupart des éléments de la structure d'une histoire. Il ou elle réagit à ce qu'il ou elle lit par la discussion, le dessin, l'art dramatique et l'écriture.
Il ou elle reconnait, nomme et écrit toutes les lettres de l'alphabet (dans l'ordre et dans le désordre), applique sa connaissance des consonnes initiales et finales pour prédire ce que pourrait être un mot, utilise sa connaissance de la langue orale et du rapport entre les lettres et les sons pour décoder (entrée graphophonétique), peut appliquer sa connaissance des mots et des familles de mots fréquemment utilisés pour décoder (entrées morphologique et graphophonétique) et fait systématiquement la distinction entre les lettres, les mots et les phrases (entrée graphophonétique).
Il ou elle commence à s'autocorriger, possède un vocabulaire de base de mots fréquents (entrée lexicale) et peut lire de nouveaux mots et des textes simples à structure répétitive.
L'écriture et l'orthographe
Ce programme d'études recommande de faire écrire les élèves tous les jours, partant du principe que c'est en écrivant que l'on apprend à écrire, et ce, dès le début de leur apprentissage. Ainsi, on n'attend pas que les élèves aient maitrisé un certain nombre d'habiletés préalables ou qu'ils ou elles aient atteint un certain degré de maitrise de la langue écrite pour leur offrir d'écrire.
La pratique quotidienne de l'écrit demande de la part de l'enseignant ou de l'enseignante qu'il ou elle accepte l'erreur comme faisant partie intégrante de l'apprentissage et exige des élèves qu'ils ou elles osent prendre des risques en s'exprimant par écrit.
Dans le contexte de l'immersion, l'enseignant ou l'enseignante vise à amener l'élève à utiliser le français comme outil de communication et d'apprentissage. Il ou elle doit être conscient ou consciente des principales phases de développement de l'habileté à orthographier, pour analyser où se trouvent ses élèves, et mieux guider leur apprentissage.
Cette émergence de l'écriture se manifeste graduellement et en différentes étapes allant du gribouillis pour arriver à une utilisation du code et des conventions de la langue.
Enseignement de l'alphabet et des chiffres
Lorsque les élèves semblent prêts ou prêtes et que les situations y sont propices, l'enseignement de concepts relatifs aux lettres de l'alphabet peut être introduit de façon informelle au niveau de la maternelle. Par contre, il faut souligner que cette connaissance n'est pas une attente à la fin de l'année de maternelle et que l'enseignement formel de ces concepts débute au niveau de la première année. Cet enseignement s'effectue graduellement au cours de la 1re année.
Les chiffres sont comme les lettres de l'alphabet et ne sont que des symboles mais, contrairement aux lettres de l'alphabet, il est essentiel de connaitre ces chiffres dans l'ordre. Dans notre système de numération arabe, les numéraux sont composés de dix chiffres : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, et 9 et chaque numéral représente une quantité ou un nombre. En maternelle, les élèves apprennent à réciter les nombres de 0 à 10 et ils ou elles commencent à établir le lien entre chacun de ces symboles et sa quantité correspondante. En première année, les élèves doivent réciter la suite des nombres de 0 à 100 en ordre croissant et décroissant, ainsi que lire les numéraux de 0 à 100 et les mots des nombres de 0 à 20. À noter que l'écriture de ces mots ne commence qu'en 2e année. Comme l'enseignement des lettres s'effectue graduellement au cours de la 1re année, l'enseignement des chiffres, des nombres et des numéraux s'effectue aussi au cours de l'année.